Mort du grand musicien indien Zakir Hussain, virtuose des tablas

Faire de la musique. Tel était l’enjeu d’une réunion au sommet autour des tablas de Zakir Hussain, dans une session pour le label ECM qui fera date. Près de quarante ans plus tard, à l’heure de l’annonce du décès de l’Indien dans un hôpital de San Francisco, où il vivait une partie de l’année, c’est ce disque simplement baptisé Making Music qui nous revient en mémoire. A ses côtés le flûtiste Hariprasad Chaurasia, le guitariste John McLaughlin et le saxophoniste Jan Garbarek, soit trois musiciens au diapason de cette intention qui sonne telle une évidence naturelle, au-delà de toutes querelles de chapelles. Nul ne renie ici ses origines, tous invitent à inventer un autre univers, un jazz qui n’en aurait plus vraiment le nom, une world music pas encore formatée produit marketing. Appelons ça la musique.

«God is sound», ce slogan qu’il arborait sur un tee-shirt rappelle la nature profonde de celui qui un jour deviendra le fakir des tablas, un ustad (maître) célébré par ses pairs. Comment pouvait-il en être autrement quand on sait que Zakir Hussain Allaraka Qureshi, né le 9 mars 1951 à Mumbai, est le fils aîné d’Ustad Allah Rakha Khan, l’Himalaya des tablas. C’est auprès de ce maître du temps dans la musique hindoustanie qu’il va beaucoup apprendre, baigné dans «une atmosphère où la musique était présente 24 heures sur 24». Tant et si bien qu’à 7 ans, il est déjà sur scène, et puis bientôt en tournée.

A l'écoute des autres

«Le joueur de tabla est un peu comme un p