Nouvelle grève à la SAQ ce vendredi après-midi

Les quelque 5000 employés de la Société des alcools du Québec (SAQ) sont retournés en grève vendredi après-midi à travers le Québec. À peine sorti d’une nouvelle rencontre à la table des négociations, le syndicat a appelé ses membres à débrayer pour le reste de la journée.

« Surprise ! Les employé-es de bureaux et de magasins de la SAQ ont quitté leur poste à 14 h 30 cet après-midi pour une grève surprise. Rappel à l’employeur : il nous reste plusieurs jours de grève en poche. Il n’en tient qu’à lui [qu’ils] ne soient pas nécessaires ! », a publié le Syndicat des employés des magasins et des bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ-CSN) sur sa page Facebook vendredi après-midi.

Plus tôt en matinée, le syndicat avait rendez-vous avec l’employeur à la table des négociations, mais les parties n’ont visiblement pas trouvé de terrain d’entente. « Malgré des mouvements significatifs de la partie syndicale, les réponses de l’employeur demeurent insatisfaisantes, notamment en ce qui a trait à la protection et à l’accessibilité des postes réguliers », a fait savoir le syndicat par voie de communiqué peu après son appel à débrayer.

Si les employés de la SAQ seront bel et bien de retour au travail samedi, « d’autres arrêts de travail demeurent possibles au cours des prochains jours ». La prochaine rencontre avec l’employeur est pour le moment prévue le 31 octobre prochain.

Jeudi, les employés de la SAQétaient également en grève toute la journée. Devant la SAQ du Marché Jean-Talon, la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche, avait prévenu les clients de faire « leurs réserves », précisant que « toutes les stratégies sont possibles à partir de maintenant pour en arriver à un règlement respectueux ».

Rappelons que les syndiqués sont sans convention collective depuis le 31 mars 2023. Ils se sont dotés cet hiver d’un mandat de grève de 15 jours. Deux premières journées ont été utilisées les 24 et 25 avril derniers, une troisième jeudi et une quatrième vendredi. Il en reste donc 11 autres dont le syndicat pourra se prévaloir en temps voulu.

Dans l’impasse

Il y a encore une semaine, les nouvelles étaient pourtant positives, le volet « normatif » ayant enfin été réglé. Les discussions sur l’aspect monétaire lancées dans la foulée ont toutefois créé beaucoup de remous. Au coeur du désaccord, on retrouve entre autres la question de l’accès et de la bonification des assurances, l’augmentation des salaires et la hausse du plancher d’emploi.

La récente offre salariale de l’employeur a particulièrement mis le feu aux poudres. La direction propose d’augmenter les salaires de 16,5 % sur six ans, ce que le syndicat juge trop bas, rappelant que le secteur public a obtenu 17,4 % d’augmentation sur cinq ans.

La société d’État serait ouverte à réviser son offre, selon le syndicat, mais à la condition que les membres acceptent des reculs majeurs, notamment sur la rémunération des heures supplémentaires et la contribution de l’employeur à l’assurance maladie.

La SAQ déçue

« La décision du syndicat des employés de magasins et de bureaux (SEMB) de déclencher de nouveau une grève, et ce, sans même attendre notre retour prévu cet après-midi sur leur contre-offre, nous déçoit. Nous le répétons, après plus de 21 mois de négociation, il est temps que la convention se règle, et ce, au bénéfice de nos employés et de nos clients », a pour sa part déclaré la direction de la SAQ par voie de communiqué quelques heures après le départ des employés vendredi.

Comme lors des précédentes journées de grève, une soixantaine de succursales de la SAQ sont restées ouvertes malgré la grève, des cadres assurant l’intérim.

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