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En grève jeudi, les employés de la SAQ font entendre leur colère

En grève jeudi les employés de la SAQ font entendre leur colère
Les clients devraient «faire leurs réserves», avertit leur syndicat.

L’exaspération se fait sentir parmi les quelque 5000 employés de la Société des alcools du Québec (SAQ) qui ne sont pas rentrés travailler jeudi pour protester contre les récentes propositions patronales. Cette journée de grève risque d’ailleurs de ne pas être la dernière, à en croire la présidente du syndicat, qui prévient les clients de « faire leurs réserves ».

« Toutes les stratégies sont possibles à partir de maintenant pour en arriver à un règlement respectueux », a fait savoir Lisa Courtemanche, présidente du Syndicat des employées et employés de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ-CSN), en conférence de presse jeudi matin.

À ses côtés, une cinquantaine de travailleurs s’étaient donné rendez-vous devant la succursale de la SAQ du marché Jean-Talon, à Montréal. Pancartes à la main, ils invitaient les quelques clients à « revenir demain » tout en leur expliquant les raisons de leur grève. Lors du passage du Devoir, rares étaient ceux qui avaient franchi les piquets de grève. Cette succursale faisait partie de la soixantaine d’établissements ouverts malgré le débrayage, des cadres se chargeant des opérations pour la journée.

Sans convention collective depuis le 31 mars 2023, les employés de la SAQ se sont dotés cet hiver d’un mandat de grève de 15 jours. Deux journées ont été utilisées les 24 et 25 avril, ainsi qu’une troisième ce jeudi ; il en reste donc 12.

Mme Courtemanche a toutefois assuré que les syndiqués retourneront au travail vendredi, alors qu’elle retrouvera la table des négociations.

Dans une impasse

Il y a encore une semaine, les nouvelles étaient positives, le « volet normatif » ayant enfin été réglé. Les discussions sur l’aspect salarial lancées dans la foulée ont toutefois créé beaucoup de remous. « On se sent floués. Après 22 mois de négociation, plusieurs [demandes financières qui ne sont pas d’ordre salarial] ont été reportées au monétaire. Et rendu là, notre employeur nous dit qu’il n’a aucun intérêt à discuter de nos demandes », précise Mme Courtemanche, offusquée.

Le syndicat réclame notamment un meilleur accès et une bonification des assurances, ainsi qu’une hausse du plancher d’emploi. « Notre combat, c’est de sortir les collègues de la précarité », poursuit la présidente syndicale, qui rappelle que 70 % d’entre eux sont à temps partiel et doivent attendre au moins 12 ans avant d’obtenir un poste permanent et une stabilité financière.

« C’est beaucoup de stress, car nous aussi on doit payer notre loyer, notre épicerie et tout le reste », témoigne la déléguée syndicale Annie Rochette, croisée lors du rassemblement. Employée de la SAQ depuis 5 ans, elle raconte avoir longtemps vécu du stress face à son horaire instable. « Je pouvais travailler 37 heures une semaine, seulement 17 heures la suivante », poursuit celle qui a, depuis, changé de succursale pour améliorer sa situation.

La récente offre salariale de l’employeur a aussi mis le feu aux poudres. La direction propose d’augmenter les salaires de 16,5 % sur six ans, alors que le syndicat demandait une hausse de 18 % sur trois ans, indexée à l’inflation. La société d’État serait ouverte à réviser son offre, mais à la condition que les membres acceptent des reculs majeurs sur la rémunération des heures supplémentaires ou leur contribution à l’assurance maladie, entre autres.

« C’est un appauvrissement assuré, surtout avec l’inflation des dernières années. C’est dur à avaler d’en être encore là après quasi deux ans de négociation », déplore Sébastien Delisle, employé de la SAQ depuis 18 ans.

« Malheureusement, notre employeur est vraiment cheap. Cette proposition, c’est un manque de respect », renchérit son collègue Réal Forest, qui cumule 32 ans de service.

« Trouver un terrain d’entente »

La société d’État rappelle qu’il s’agit d’une « première proposition ». « On va écouter avec beaucoup d’intérêt la contre-proposition du syndicat. Ensuite, on pourra poursuivre les discussions et trouver un terrain d’entente au milieu », a indiqué en entrevue Isabelle Dufour, vice-présidente responsable de l’exploitation des réseaux de vente à la SAQ. « Les demandes du syndicat sont nombreuses. […] Clairement, on est à deux endroits différents. »

Craint-elle d’autres grèves durant le temps des Fêtes, une période très achalandée pour la SAQ ? « On se prépare à toutes les situations », répond-elle, soulignant qu’il est préférable pour les deux parties — et les clients — de s’entendre d’ici là.

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