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Jeux olympiques : pas rassasiée, Catherine Beauchemin-Pinard pense à l'or

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La judoka de 30 ans ne craint pas d’être la première tête de série du tournoi olympique.

Catherine Beauchemin-Pinard aurait très bien pu passer à autre chose.

Médaillée de bronze chez les 63 kilos aux Jeux olympiques de Tokyo, double médaillée des Mondiaux juniors, plusieurs fois médaillée en Grands Prix et en Grands Chelems, la judoka de 30 ans a complété un baccalauréat en compatibilité et a déjà entamé un diplôme d'études supérieures spécialisées en fiscalité.

Pourquoi alors s'astreindre au difficile processus de qualification olympique qui dure deux ans en judo? Par ce qu'elle n'est tout simplement pas encore rassasiée.

« C'est clair que je pense à une médaille, même la médaille d'or, je ne dirai pas le contraire, a-t-elle affirmé quelques semaines avant de s'envoler pour Paris, où elle sera la première tête de série du tournoi à 63 kg. Mais l'important, c'est de mettre l'accent sur les bonnes choses. J'ai pu le faire à Tokyo, où j'allais aussi pour une médaille. Mais après le bonze, je veux plus.

« Se fixer des objectifs est une chose, mais pour les accomplir, il faut y mettre la préparation, poursuit-elle. J'ai davantage des objectifs de préparation, afin d'arriver aux Jeux prête, autant physiquement que mentalement, reposée et prête à me battre. Comme ça, je serai en mesure de réaliser ce que je veux réaliser. »

Beauchemin-Pinard ne craint d'ailleurs pas d'être la première tête de série d'un tournoi, ce qu'elle a déjà vécu dans le passé.

« Je pense que les premiers tournois comme première au monde, j'ai peut-être ressenti une plus grande pression. Mais le judo vient avec son lot de surprises: tout le monde peut perdre en 30 secondes. Beaucoup sont parfois classées au premier rang; ça ne veut pas dire qu'elles vont grimper sur le podium », a-t-elle rappelé. 

« Le judo est tellement difficile, que toutes les premières ressentent de la pression. Il peut y avoir plusieurs obstacles dans une journée. C'est toujours flatteur d'être parmi les premières au monde, surtout de faire partie du top-8 d'un point de vue stratégique, mais après cela, je demeure réaliste avec la nature de mon sport, qui peut être très imprévisible », relativise-t-elle. 

Le format de la compétition, alors que tous les combats d'une division de poids sont disputés la même journée, demande en plus d'une excellente condition physique une très grande force mentale. 

« Je fais des plans. Je me fais une liste de toutes les filles qui seront aux Jeux et j'écris un plan contre chacune d'elles, explique Beauchemin-Pinard. Quand le tirage va sortir, je vais davantage analyser les filles qui seront sur ma route. Mais j'y vais un combat à la fois : si je veux me rendre en finale, je n'ai pas le choix de gagner mon premier combat. Même durant le combat, chaque fois que l'arbitre l'arrête, je refais le point. La séquence précédente est terminée, c'est la prochaine à laquelle je pense.

« Entre les combats, ma façon de faire est d'avoir une bonne discussion avec mon entraîneur. À Tokyo, mon premier combat ne s'est pas passé comme je le voulais. Je pensais l'emporter plus rapidement, mais ça s'est rendu en prolongation et j'ai un peu paniqué pendant ce combat. En sortant, j'en ai discuté avec [mon ex-entraîneur] Sasha [Mehmedovic]. Il m'a alors rappelé de rester concentrée sur mon plan. Que lorsque je demeure concentrée sur mon plan de A à Z, ça ne peut que bien aller », a-t-elle ajouté. 

C'est maintenant un ex-médaillé olympique, Antoine Valois-Fortier, qui dirige la délégation canadienne. Le fait d'être entraînée par un ex-coéquipier a permis à Beauchemin-Pinard de vivre une préparation différente. 

« Ça faisait six ans que je travaillais avec Sasha. Quand il y a eu l'annonce du changement d'entraîneur, on a voulu faire quelque chose d'hybride, avec Sasha en entraînement et Antoine en compétition. Mais après quelques compétitions, on a vu que ça devenait trop compliqué », s'est-elle souvenue. 

« De changer d'entraîneur fait du bien. Antoine a apporté un vent de fraîcheur à mon judo. Il m'a forcé à voir le sport d'un angle différent. Maintenant, j'ai le meilleur des deux mondes en travaillant encore un peu avec Sasha à l'entraînement », a mentionné Beauchemin-Pinard. 

De passer d'amis et coéquipier à entraîneur et «patron» ne s'est pas fait sans heurt, mais Valois-Fortier estime que la transition a été bien menée par Judo Canada.

« La transition s'est bien faite. J'ai envie de dire que ça n'a pas été  trop compliqué, en grande partie parce que j'ai été bien entouré, autant par les anciens entraîneurs que par Nicolas Gill (chef de la direction et directeur haute performance) ou le reste de l'équipe», a évoqué Valois-Fortier. 

« Par moments, c'est plus compliqué, par d'autres, il y a une connexion plus forte, plus naturelle qui s'installe. Le fait d'avoir vécu ces moments-là comme coéquipiers me permet de les comprendre et le fait d'avoir été leur coéquipier fait en sorte que je les connais davantage. Je sais ce qu'ils pensent. Mon rôle change, la dynamique doit changer aussi. Certaines discussions sont plus difficiles à avoir. On a eu trois ans pour naviguer cette dynamique-là et on est en belle posture présentement. […] Cette relation nous a permis d'aller plus loin, plus rapidement. Le mérite revient aux athlètes là-dedans », a-t-il dit. 

Beauchemin-Pinard mènera une délégation canadienne très forte aux JO de 2024. En plus de la Montréalaise, le Canada misera sur Christa Deguchi, double championne du monde et favorite à 57 kg, sa sœur Kelly Deguchi, Shady El-Nahas, vice-champion du monde et cinquième à Tokyo chez les 100 kg, le Montréalais d'origine parisienne Arthur Margélidon (cinquième à Tokyo à 73 kg), ainsi que les Québécois François Gauthier-Drapeau (81 kg) et Ana Laura Poruondo Isasi (+78 kg).

Les compétitions de judo seront disputées du 27 juillet au 3 août, à l'aréna Champ-de-Mars, spectaculaire structure temporaire construite au pied de la tour Eiffel. Beauchemin-Pinard sera en action le 30 juillet.

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