Comment évoluera la gestion des mauvais contrats dans la NHL ?

Un texte de Bruno Gariépy
À la fin janvier 2025, la LNH a annoncé ses projections pour le plafond salarial, pour les 3 prochaines saisons. Ainsi, le plafond actuel de 88 millions $ passerait à 95,5 millions $ en 2025-2026, à 104 millions $ en 2026-2027 et enfin à 113,5 millions $ en 2027-2028. Qui dit hausse du plafond dit également hausse du plancher salarial. Le plancher actuel de 65 millions $ évoluerait à 70,6 millions $ en 25-26, à 76,9 millions $ en 26-27 et à 83,9 millions $ en 27-28.
En somme, les équipes les mieux nanties auraient, d’ici 3 ans, jusqu’à 25,5 millions $ de plus à dépenser, tandis que les équipes des marchés plus modestes devraient dépenser, toujours d’ici 3 ans, au moins 18,9 millions $ de plus.
Gestion des mauvais contrats à Montréal
Quel impact cette nouvelle structure salariale aura-t-elle sur le comportement des DG, face aux mauvais contrats? Ces contrats qui n’offrent pas le rapport qualité-prix attendu, au terme d’une transaction ou d’une signature. Prenons l’exemple des Canadiens de Montréal.
Combien d’analystes hockey a-t-on entendu identifier, dans les 2 dernières années, les contrats de Dvorak (cap hit de 4,45 millions$ jusqu’au 30 juin 2025), Gallagher (cap hit de 6,5 millions $ jusqu’au 30 juin 2027), Armia (cap hit de 3,4 millions $ jusqu’au 30 juin 2025) et Anderson (cap hit de 5,5 millions $ jusqu’au 30 juin 2027), comme insatisfaisants? Comme des boulets?
Un rachat de contrat ?
Combien de rumeurs de rachats a-t-on lu quant à ces mêmes contrats, solution ultime à l’enjeu de devoir garder ces joueurs dans l’alignement à défaut de pouvoir les échanger? Bon, à l’heure actuelle, la question pour les contrats de Dvorak et Armia est davantage de savoir s’ils seront échangés au terme de la date limite des transactions, le 7 mars prochain, puisqu’ils deviendront joueurs autonomes sans restriction au terme de la présente saison.
Mais qu’en est-il des contrats de Anderson et Gallagher, encore valides pour 2 autres saisons? Est-ce que Kent Hughes et Jeff Gorton se diront, avec la hausse du plafond, qu’on peut vivre avec ces contrats, malgré les performances plus limitées, en termes de production offensive? Petite note au passage : mes propos ne minimisent en rien l’apport de ces 2 joueurs en termes d’engagement et de leadership.Ou alors, est-ce que le tandem de gestion y verra une opportunité de refiler ces contrats, devenus raisonnables en termes d’impact sur la masse salariale, à des équipes qui doivent respecter le nouveau plancher?
Dans tous les cas, si j’étais Geoff Molson, je n’autoriserais pas de rachat dans ce nouveau contexte, car l’un des 2 choix précédents me conviendrait mieux!
Et que feront les DG des équipes qui peineront à atteindre le plancher salarial? Citons notamment Columbus et Anaheim. Chercheront-ils à acquérir de mauvais contrats, jadis jugés inéchangeables (comme le contrat de Carey Price, présentement sur la Long-Term Injured Reserve-LTIR), contre des choix au repêchage? Fort à parier que oui. Ce sera assurément intéressant de suivre le comportement des DG de la LNH relativement aux joueurs dont les performances ne sont pas à la hauteur du contrat accordé!