Sommet de l'Otan : quel sera le message adressé à l'Ukraine ?
Ce devait être une grande fête, ce sera plutôt une avalanche de remises en question. Du mardi 9 juillet au jeudi 11 juillet, le président américain Joe Biden, en difficulté pour sa réélection face à Donald Trump, doit accueillir ses 31 homologues de l’Otan. Le président français Emmanuel Macron ne sera pas en reste, après le séisme politique provoqué par l’ascension inédite de l’extrême droite aux législatives.
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Sans parler du trouble-fête Viktor Orban, le Premier ministre hongrois qui assure la présidence de l’Union européenne, après son déplacement controversé vendredi à Moscou où il s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine. Une série d’événements qui risque d’animer les discussions entre les dirigeants lors des sessions de travail, d’un dîner solennel et des apartés en marge du sommet.
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"Il y a beaucoup d’échanges, de doutes, liés à nos situations intérieures respectives", avait confié la semaine dernière un responsable européen. L’objectif du sommet "sera de dissiper ces perceptions", avait-il avancé sous couvert d’anonymat.
Fébrile unité
Les dirigeants de l’Otan, fondée en 1949 du temps de l’Union soviétique et qui s’est élargie à la Finlande et la Suède après l’invasion russe de l’Ukraine, auront à cœur d’afficher leur unité. Quel message adresser à l’Ukraine en particulier ? Ce sera la grande question de ce sommet où le président Volodymyr Zelensky est aussi attendu.
Depuis le sommet de Vilnius l’année dernière, où Volodymyr Zelensky avait singulièrement agacé les Américains, les dirigeants de l’Otan font miroiter une adhésion à terme de Kiev. "Les chances pour nous d’obtenir une invitation à rejoindre l’Otan sont proches de zéro", Washington et Berlin y étant opposés, déplorait récemment une source diplomatique ukrainienne. "Cela continue d’être discuté", reconnaît-on de sources diplomatiques.
Parmi les décisions attendues, la prise en charge par l’Otan de la coordination de l’aide militaire occidentale à l’Ukraine, jusqu’à présent assurée par les Etats-Unis. L’Otan devrait aussi officialiser un soutien militaire à Kiev de 40 milliards d’euros par an et fournir de nouveaux moyens de défense aérienne, selon des diplomates.
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Autre objectif : envoyer un message clair à la Russie de Vladimir Poutine démontrant que l’Otan est prête à réagir face à la moindre agression. C’est aussi dans ce but précis que, de janvier à mai 2024, plus de 90 000 soldats appartenant aux 32 pays membres ont pris part, au plus important exercice "otanien" depuis la fin de la guerre froide, comme le racontait L’Express.
La Chine dans le viseur
L’autre grand sujet sera la main tendue à des pays partenaires dans l’Asie-Pacifique, les dirigeants japonais, coréen, australien et néo-zélandais étant invités à participer au sommet jeudi, aux côtés de l’UE. L’Otan est géographiquement limitée à la zone euro-atlantique.
Mais les Etats-Unis ont appelé à plusieurs reprises l’Alliance à répondre à la montée en puissance de la Chine. Des pays comme la France estiment que l’Otan n’a rien à faire dans la zone, mais plaident une coopération accrue en s’engageant davantage par exemple dans le cyber, le spatial et les technologies. Le sommet devrait déboucher sur une ferme condamnation du soutien de Pékin à la Russie, qui, selon les pays occidentaux, permet à Moscou de maintenir à flot son effort de guerre.