Ashton Leblond : les valeurs avant l'argent
Le fondateur de Chez Ashton, Ashton Leblond, ne le cache pas, il aurait peut-être fait plus d’argent en vendant à un géant de la restauration, mais sa priorité était d’avoir des gens du milieu et qui avaient à cœur l’enseigne.
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«J’avais de la misère avec l’idée de vendre à des investisseurs qui ne sont pas assez formés pour ce genre d’activité», a confié au Journal M. Leblond. «J’aimais mieux vendre moins cher et avoir une sécurité pour la continuité de l’entreprise. Ces jeunes comprennent bien l’âme de la compagnie», dit-il.
Depuis 24h, l’homme d’affaires n’est plus le capitaine de la célèbre chaîne québécoise Chez Ashton, lancée il y a 53 ans. Il vient de céder son siège aux entrepreneurs Émily Adam et Jean-Christophe Lirette. Ce duo est également copropriétaires du casse-croûte Ti-Oui à Saint-Raymond.
Joint en Floride, M. Leblond assure être «très serein», même si la signature de ce contrat ne s’est pas faite sans émotion. Il lui a fallu un certain moment avant d’accepter de remettre les clefs de son enseigne.
«Plus ça va, plus on s’en va vers des âges un peu trop avancés», a lancé le fondateur. «Avant qu’il soit trop tard, je me suis préparé à vendre. Cela n’a pas été facile, j’ai toujours eu la compagnie à cœur», a-t-il ajouté.
Bons mots
Ce dernier n’a que de bons mots envers les nouveaux propriétaires. Il raconte avoir même été «shaké» de voir qu’ils étaient aussi «prêts, organisés et sérieux» dans leur démarche qui aura duré trois ans.
«Ils n’ont pas 35 ans. J’avais une inquiétude au niveau monétaire. Je ne voulais pas perdre mon temps. Ils m’ont sécurisé. Le plan a été très bien bâti», a noté M. Leblond, qui avait ouvert son premier restaurant en 1969.
Photo d'archives, Agence QMI
L’homme d’affaires, officiellement retraité, avoue qu’il n’avait également plus autant le désir pour poursuivre la croissance de Chez Ashton.
«Une entreprise comme la mienne, il faut prendre de l’expansion. Je n’avais plus le goût. Je ne voulais pas pénaliser la compagnie».
Années difficiles
Comme les autres restaurateurs de la province, ces deux dernières années en raison de la pandémie, Chez Ashton a dû fermer ses salles à manger, remercier du personnel temporairement et mettre en place des restrictions pour éviter la propagation de la COVID-19.
Une période qui a été éprouvante, concède M. Leblond. «Cela a été difficile. Il y a eu le masque et le passeport. Nous avons dû jouer à la police. [...] Il y a aussi la pénurie de travailleurs. Là, on dirait que cela veut se replacer».
Guy Martel/Agence QMI
Ces dernières années, des groupes comme Normandin et MTY, avaient démontré de l’intérêt pour mettre le grappin sur la chaîne qui compte 23 restaurants et 650 travailleurs. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.
Jeudi, la Chambre de commerce et d'industrie de Québec a salué le travail de M. Leblond et le fait que ce sont de jeunes entrepreneurs d’ici qui prennent la relève.
« Je suis très heureux que ce fleuron québécois puisse poursuivre ses activités tout en maintenant son siège social dans la région. [...] Grâce à M. Leblond, le nom « Ashton » est maintenant synonyme de réussite», a souligné le président et chef de la direction, Steeve Lavoie.
Avec la collaboration de Diane Tremblay
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