Des familles en deuil et privées de succession
Si la grève de Postes Canada devait se prolonger jusqu’en 2025, son impact pourrait s’étendre au-delà des commerces de détail. Plusieurs familles ayant perdu un être cher sont présentement en attente des certificats de décès permettant l’ouverture des dossiers de succession. Ceux-ci sont, à l’instar de bon nombre d’articles et de documents administratifs, entreposés par la société d’État jusqu’à ce qu’une entente soit trouvée.
Le certificat de décès émis par le gouvernement du Québec est le point de départ pour l’ouverture d’un compte de succession. Ces documents prennent déjà plusieurs semaines avant d’être acheminés.
« Pour l’instant, les gens s’attendent à ce que cela prenne entre 3 et 4 semaines avant de recevoir l’acte de décès du directeur de l’état civil. Toutefois, si la grève devait se poursuivre, les familles vont commencer à ressentir le délai qui s’allonge », indique le notaire Michel Lemay du groupe Parizeau Tremblay Forest Lapointe inc., situé à Alma.
Pour certaines personnes, l’accès à un compte de succession est essentiel pour couvrir certaines factures, notamment liées aux services funéraires.
« Ce que les gens nous disent, c’est qu’ils sont bloqués. Ils ne peuvent pas aller à la banque pour ouvrir un compte de succession. Ça veut dire que des personnes qui ont besoin de ces revenus pour payer certaines factures n’y ont pas accès présentement », ajoute-t-il.
Maisons funéraires
Tout comme d’autres PME, les établissements funéraires de la région partagent le sentiment d’être pris en otage par le conflit en cours.
« Nous sommes pris en otage présentement, comme tous les commerçants. Nous avons eu plusieurs familles touchées par la grève. De notre côté, nous ne pouvons plus acheminer les dossiers que nous préparons aux familles. On espère qu’il va y avoir une entente bientôt », mentionne pour sa part Yves Leclerc, directeur général de la Maison funéraire Marc Leclerc.
« Le règlement de la succession, ce n’est pas quelque chose qui est nécessairement plaisant à gérer à la base, donc d’avoir un délai d’une durée inconnue en plus, c’est irritable. Malheureusement, c’est hors de notre contrôle », ajoute pour sa part Jérémy Tremblay de la Maison funéraire Hébert et fils.