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Grippe aviaire. Les États-Unis placent leur lait sous surveillance

Grippe aviaire Les ÉtatsUnis placent leur lait sous surveillance
Presque un an après l’infection de leur premier troupeau de vaches laitières par un oiseau, les États-Unis rendent enfin obligatoire la détection du virus H5N1 dans le lait. Le niveau d’alerte reste faible, mais trois cas de transmission à l’h

À partir du lundi 16 décembre 2024, aux États-Unis, les éleveurs et transformateurs laitiers devront fournir, à la demande des autorités, des échantillons de lait cru afin d’y repérer la présence éventuelle du virus de la grippe aviaire. Ils auront aussi l’obligation de donner toutes les informations nécessaires au traçage et à la surveillance de l’épidémie.

Cette injonction du département de l’Agriculture était attendue avec impatience. Voilà près d’un an que le H5N1 a commencé à circuler dans les élevages américains. Une contamination inédite, issue d’un cas de transmission d’un oiseau à des vaches. Le virus a déjà touché plus de 845 troupeaux dans seize États, se propageant par le lait, via le matériel de traite. Il a également infecté 59 personnes en Amérique du Nord, la plupart sans gravité, presque toutes travaillant au contact des animaux.

Le niveau de risque reste faible. Mais la surveillance de cette épidémie interroge de nombreux scientifiques. Les États-Unis, qui font figure de modèle, sont critiqués pour la lenteur de leur réponse. « L’épidémie se propage rapidement, et nous ne pouvons encore tester qu’un petit nombre d’élevages », confirmait le Dr Gregory Gray, de retour d’une campagne de prélèvements, jeudi 5 décembre. Selon lui, le nombre de troupeaux infectés serait bien plus élevé. Cet épidémiologiste travaille à l’université du Texas, « État d’où est partie la contamination des vaches laitières en début d’année », précise Francisco Guerra, son assistant.

Peu d’obligations

« Les élevages sont des entreprises privées qui ne veulent pas mettre leur production en danger et renâclent à fournir des échantillons potentiellement infectés », explique Gregory Gray. « Ils pourraient être obligés de limiter leur vente de lait, de vaches et le transport d’animaux entre fermes. » Jusqu’à présent, la seule obligation au niveau fédéral était le dépistage des vaches voyageant entre État, chaque État édictant ensuite ses propres règles. Le programme de détection volontaire n’a convaincu que quelques dizaines des 25 000 fermes laitières du pays. « Très peu acceptent de coopérer avec le gouvernement de peur qu’il leur fasse du tort au lieu de les aider », assure le chercheur.

Ces exploitations, souvent de milliers de bêtes, emploient des migrants sans-papiers qui redoutent d’être expulsés et refusent les prises de sang. Les conseils pour se protéger sont très diversement respectés.

« Les États-Unis jouent avec le H5N1 »

Difficile, dans ces conditions, de savoir combien de salariés agricoles ont été contaminés. Selon une étude des Centres de contrôle des maladies (CDC), 7 % présentaient des anticorps, révélateurs d’une infection : bien plus que le nombre de malades recensés. Et encore, « l’étude ne portait que sur 115 personnes ! », s’indigne le virologue David O’Connor, de l’université du Wisconsin, qui estime que « les États-Unis jouent avec le H5N1. Le problème, c’est que plus on joue, plus on a de chance de toucher le gros lot ! »

A LIRE AUSSI. Grippe aviaire : « Le monde se prépare à une possible pandémie »

Pour lui, connaître le nombre d’individus ayant été exposés au H5N1 est aussi urgent que de savoir combien de fermes sont infectées afin de prévoir l’évolution de l’épidémie. «  Il faudrait obliger tous les salariés à passer des tests complets. » Il estime aussi que l’étude du génome du virus et de ses mutations doit s’intensifier. « Le virus se reproduit en s’adaptant. C’est comme ça qu’il est passé à différentes sortes de mammifères. »

Trois cas inquiétants

Trois cas de transmission à l’homme sans contact connu avec des animaux inquiètent les chercheurs. Notamment celui d’un adolescent tombé gravement malade au Canada en novembre, chez qui le virus présente deux mutations supplémentaires. « Il pourrait s’être adapté pour être transmissible par l’air, ce qui rendrait l’épidémie très difficile à contrôler », envisage l’épidémiologiste Gregory Gray. La transmission d’homme à homme du H5N1 n’a cependant encore jamais été mise en évidence, même si le virologue David O’Connor craint que « nous n’en soyons plus qu’à quelques mauvaises coïncidences ».

La découverte de bouteilles de lait cru positives au virus H5N1 dans des magasins en Californie, alors que ce lait non pasteurisé connaît un engouement grandissant aux États-Unis (65 % d’augmentation des ventes au mois de mai), a peut-être poussé les autorités à agir. Samuel Scarpino, directeur de l’Institut de recherche Intelligence artificielle et Sciences de la vie à l’université Northeastern, cité par le New York Times, le traduit ainsi : « Ces échantillons de virus posés comme ça sur une étagère ont mis en lumière pour le grand public le risque potentiel de contamination » – même si, que l’on sache, personne n’est tombé malade après avoir bu du lait cru.

Une menace d’autant plus préoccupante que Robert F. Kennedy Jr., désigné par le futur président Donald Trump pour être son ministre de la Santé, a été un actif promoteur de la consommation de lait cru.

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