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Éviter de tomber malade en hiver : vrais conseils ou idées reçues ? On a fait le tri avec un médecin

Éviter de tomber malade en hiver  vrais conseils ou idées reçues  On a 
fait le tri avec un médecin
Face aux maladies de l’hiver, nous sommes nombreux à partager nos astuces. Parfois bonnes, d’autres fois très mauvaises. On fait le point avec un médecin.

Face aux maladies de l’hiver, nous sommes nombreux à partager nos astuces. Parfois bonnes, d’autres fois très mauvaises. On fait le point avec un médecin.

L’hiver arrive et les épidémies aussi : grippe, bronchiolite, rhume, covid, gastro-entérite… la saison des virus et des bactéries est bien là et les indicateurs repartent à la hausse. Comme chaque année, une obsession revient : comment passer au travers des infections ?

Julien Astaing est médecin généraliste à la clinique de Clémentville, à Montpellier. Nous lui avons présenté des "conseils" pour éviter de tomber malade. Il nous aide à discerner le vrai du faux.

"Tu vas attraper froid"

"Ce n’est pas le froid qu’on attrape quand on tombe malade, ce sont des virus", explique le généraliste. Mais alors pourquoi tombe-t-on plus malade quand il fait froid ?

"Le froid va rendre nos muqueuses moins efficaces, et le système immunitaire va un peu baisser", combinés, ces deux facteurs nous rendent plus fragiles. Mais avec de bon geste, il reste possible d’éviter les maux de l’hiver.

"Prends des vitamines"

Oui pour les vitamines, mais gare au marketing. "Il faut penser à se supplémenter en vitamine D, surtout pour les personnes âgées."

Quant aux autres vitamines, il vaut mieux consulter son médecin pour en évaluer la pertinence : "En général, on va recommander des compléments alimentaires à base de magnésium, de vitamine C, mais ce n’est pas ça qui évitera les infections, ça rebooste simplement un peu le système immunitaire."

Ce à quoi il faut vraiment être vigilant, ce sont les carences. Car en hiver, on a tendance à manger plus gras, nous explique Julien Astaing, il faut penser à continuer de consommer des fruits et des légumes plusieurs fois par jour.

"On se fait une raclette ?"

À propos d’alimentation, gare au piège des plats réconfortant de l’hiver. Si raclettes, fondues et autres tartiflettes ont le bon goût de nous rassasier, il ne faut pas perdre les bonnes habitudes.

"Manger gras, en fait, ça permet de produire simplement des calories. Ces calories, soit elles sont dépensées, soit elles sont stockées", mais elles n’ont aucun intérêt pour nos défenses.

"Fait du sport"

"Le sport nous rend plus solide. C’est quelque chose qui stimule le système immunitaire et qui va vraiment nous permettre de nous protéger", assure Julien Astaing. "Les sportifs ont beaucoup moins d’infections que les non-sportifs".

Mais là encore, nuance : faire du sport est excellent pour nos défenses, mais en abuser peut avoir l’effet inverse. À trop se fatiguer, on s’affaiblit. Les recommandations sont de trente minutes d’activité physique quotidienne, telle que la marche. C’est le strict minimum. A cela peuvent s’ajouter d’autres activités sportives à raison de trente minutes à une heure trente par jour. Penser à vous reposer un jour par semaine, afin de permettre à vos muscles de se reconstruire.

"Baisse le chauffage"

Pour des raisons économiques et écologiques, il ne faut pas surchauffer les logements. Mais c’est surtout dans la chambre que cela présente un intérêt pour notre santé.

"Il faut dormir à des températures de l’ordre de 19 °C, 21 °C maximum. Si on met trop chaud, le sommeil en sera altéré, et les défenses immunitaires risquent d’être altérées aussi", nous explique le docteur.

"Fais un lavage de nez"

"C’est toujours bénéfique les lavages de nez, ça permet aux sinus d’être mieux aérés, et d’éviter toutes les infections qui leur sont liées." On inspire plus de 20 000 fois par jour par le nez, une porte d’entrée pour les virus et les bactéries, raison pour laquelle on a tout intérêt à le garder propre !

"Ferme la fenêtre, j’ai froid"

Mauvaise idée. Certes, le froid fragilise, mais une pièce qui manque d’aération est un nid à virus. "Beaucoup de personnes tombent malades parce qu’elles n’aèrent pas assez. En hiver, on reste à l’intérieur, et en général on évite d’ouvrir parce qu’on met le chauffage."

Une dizaine de minutes deux fois par jour suffit à renouveler l’air et à rendre l’intérieur plus sain.

"J’ai une huile essentielle qui pourrait t’aider…"

Oui et non. Les huiles essentielles sont des concentrés de plante plus ou moins puissantes. Gare quand on les utilise, elles doivent toujours suivre les recommandations des spécialistes. Gare aussi au marketing, qui vante les prouesses de ces extraits.

Certaines sont bénéfiques pour dégager nos sinus ou booster notre système immunitaire. "L’eucalyptus par exemple, est très connu pour dégager les bronches. Mais il faut toujours demander conseil, ça ne s’utilise pas n’importe comment. Parfois il y a des contre-indications par rapport à des antécédents, des allergies, des traitements."

"Je ne te fais pas la bise, je suis malade"

"Quand on parle à quelqu’un, on projette des postillons qui peuvent être infectants. Il vaut mieux respecter les distanciations pour éviter les particules virales", rappelle le médecin. On en a beaucoup parlé pendant la pandémie de Covid 19 : garder ses distances, ça protège.

Mais tout dépend des virus que l’on cherche à éviter. La bise, se parler de trop près… nous expose à des rhumes, au Covid, "des virus à tropisme ORL". Mais une poignée de main ne vaut pas toujours mieux. Car dans ce cas, les virus "manuportés" sont rois, la gastro-entérite en tête de liste.

"L’air est trop sec"

Tout est une question de nuance. Un air trop chaud et sec à l’intérieur est mauvais, car il assèche les muqueuses. Mais un air trop humide favorise le développement des germes, des champignons.

"Il faut faire attention à ne pas trop chauffer pour ne pas assécher l’air. Car ça fragilise les muqueuses. Mais l’humidité, à partir d’un certain niveau est dangereuse, c’est le cas dans des logements insalubres." Un juste milieu à trouver en veillant à la bonne isolation du logement, et à une consommation raisonnée du chauffage.

"Mets-toi au soleil"

"La luminothérapie a un vrai intérêt pour ne pas tomber malade. Ça joue beaucoup sur la dépression. Et on sait que tout ce qui est de l’ordre du psychologique peut influencer le système immunitaire", abonde le médecin.

Faire le plein de lumière à une période où les jours raccourcissent permet de lutter contre la dépression hivernale. Ce faisant, on se permet de rester actif, motivé. Et lutter contre l’inactivité est la clé d’une bonne santé générale.

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