Démission de Chrystia Freeland : pas une surprise, selon plusieurs
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La démission de Chrystia Freeland à titre de vice-première ministre et ministre des Finances à Ottawa a fait réagir. Pour des électeurs de sa circonscription, ce n'était pas une surprise.
Ça ne me surprend pas à ce point-ci. La popularité de [Justin Trudeau] a chuté. Tout le monde quitte le navire, lance Lauren Wise, un électeur de University–Rosedale.
Selon lui, de nombreux résidents aiment la députée. Peut-être a-t-elle des ambitions plus grandes? Et elle va se présenter pour être première ministre, croit M. Wise.
Elle a eu l'impression d'être mise à l'écart parce qu'on ne l'écoutait pas, ajoute Johan Ho, un autre Torontois. Si dans mon travail, je voulais faire quelque chose que je considère comme important et qu’on ne me laissait pas, je partirais moi aussi. C’est la chose à faire.
Dianne Saxe, la conseillère municipale du quartier 11, qui partage certaines limites avec la circonscription de Chrystia Freeland, est déçue du départ de la ministre. Elle est bien aimée dans University–Rosedale et elle nous a bien représentés à Ottawa, dit-elle.
La conseillère souligne que Mme Freeland comprend bien les enjeux de Toronto, un moteur de l'économie canadienne, et qu’elle a été une voix forte sur les questions environnementales.
Perdre une autre femme forte au sein du Cabinet fédéral n’est pas bon pour le pays.
Une citation de Dianne Saxe, conseillère du quartier 11 de Toronto
Selon elle, Justin Trudeau devrait se retirer comme chef du parti. Il n’a plus la confiance de son parti et de la population [...] et pour éviter d’avoir un gouvernement qui va détruire tous les progrès sur les questions environnementales, climatiques et sociales, les libéraux ont besoin d’un leader qui peut appeler le soutien de la population générale et Trudeau ne l’a plus.
Des partenariats
La mairesse de Toronto, Olivia Chow, espère quant à elle que la démission de Chrystia Freeland ainsi que celle du ministre du Logement, Sean Fraser (Nouvelle fenêtre), n’auront pas de conséquences négatives sur les partenariats avec la Ville en ce qui a trait à la construction de logements abordables.
Nous avions de bons partenariats avec le ministre du Logement et la ministre des Finances, a souligné la mairesse, citant l’Initiative pour la création rapide de logements, le Fonds pour accélérer la construction de logements et la Société canadienne d'hypothèques et de logement qui financeront la construction de logements abordables.
J'espère que, quels que soient les nouveaux ministres, le partenariat se poursuivra. C'est ce dont Toronto et ses habitants ont besoin.
Une citation de Olivia Chow, mairesse de Toronto
De son côté, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a affirmé qu'il n'avait pas été mis au courant de la décision de Chrystia Freeland de quitter le Cabinet.
Je pense que nous sommes tous [inquiets], mais c'est le moment pour les premiers ministres d'intervenir, ce que nous allons faire, et de projeter une image d'unité à travers le pays, a indiqué M. Ford lors de la rencontre des premiers ministres provinciaux à Toronto lundi.
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Des désaccords avec Justin Trudeau
La politologue au Collège militaire royal du Canada, Stéphanie Chouinard, attribue la décision de Mme Freeland aux désaccords entre elle et Justin Trudeau, notamment en ce qui concerne les chèques de 250 $ promis aux Canadiens. L’énoncé économique présenté lundi ne fait aucune mention de ces chèques.
Les rumeurs qui courent depuis quelques semaines voulant que l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, se fait courtiser par le Parti libéral et que le seul poste qu’il pourrait accepter serait celui de ministre des Finances laissaient aussi sous-entendre une telle possibilité, a ajouté la politologue lors d’une entrevue à RDI lundi matin.
Annoncer sa démission le matin même de l’énoncé économique montre que la ministre voulait envoyer un message, renchérit Mme Chouinard. Ça met le premier ministre dans l’eau chaude une semaine avant les vacances de Noël, dit-elle.
La politologue souligne également l’importance de la ministre au sein du Cabinet de Justin Trudeau. Dans un contexte où on entre dans une autre période turbulente avec nos voisins du sud, je pense que son absence va se faire sentir, estime-t-elle.
Soutien inébranlable pour l’Ukraine
Dans une déclaration par courriel, Alexandra Chyczij, la présidente du Congrès ukrainien canadien a remercié la ministre de ses nombreuses années de service public exemplaire et de son rôle crucial dans l’obtention de l’aide et de l’assistance pour l’Ukraine.
On peut toujours compter sur Chrystia Freeland pour défendre inébranlablement les principes pour lesquels le peuple ukrainien se bat : la démocratie, les droits de l'homme et la liberté, peut-on lire.
Chrystia Freeland ne quitte pas la politique
Dans une lettre au premier ministre qu'elle a publiée sur son compte X lundi, la vice-première ministre a indiqué qu'elle quitte ses fonctions au moment où Justin Trudeau s'apprêtait à lui retirer le portefeuille des Finances.
Dans sa lettre, Mme Freeland confirme également les désaccords qui s'étaient installés entre elle et le premier ministre au cours des dernières semaines.
Chrystia Freeland compte cependant terminer son mandat à titre de députée et en solliciter un autre aux prochaines élections.